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Septembre vu par... Laura Kasischke

"Elle se demandait à quoi pouvait bien ressembler septembre pour qui ne travaillait pas dans l'enseignement. Se trouvait-on épargné par la mélancolique réminiscence de ce mois-là? Si oui, ce devait-être comme de sécher un des douze travaux d'Hercule ; on ne coupait certes pas au bourdon de Noël, mais au moins n'avait-on pas à revivre la fin de toutes les grandes vacances de sa vie, cette triste prise de conscience de sa propre mortalité, quand une fois encore, année après année, les enfants envahissaient votre univers avec leurs pulls neufs et leurs crayons bien taillés

Non, supposait-elle, nul ne devait y couper. Ce calendrier se gravait de si bonne heure dans la psyché de chacun. Personne n'échappait au caractère funeste de septembre.

Laura Kasischke"in Les revenants , (Christian Bourgois)

Vu du Bibliogîte, septembre ne semble pas si funeste. Mais le changement est à l'oeuvre dans la fraîcheur des nuits, la douceur de l'air et l'or de la lumière et c'est comme si nous vivions le précieux privilège d'un été qui ne veut pas finir.